quelle histoire
ah mais quelle histoire
avoir ou non vingt ans
rêver des autres rives
comparer les regards en décalquant les rires
guetter le bruit des pas
et s’élancer contre les murs
ne rien suivre
jamais
seulement s’atteindre
s’attendre un jour à s’éteindre
je suis un poète arénicole
hélas je ne m’endors plus
quand passent les marchands
je leur lance à la tête
toute ma haine
je ne suis pas à vendre
et je n’achète rien
je suis un poète arénicole
je m’enfonce chaque jour un peu plus
dans le désert de mes aveuglements
le plus court chemin d’un cœur à l’autre est la ligne brisée
vers d’autres cimes
loin avec un bruit de fond
qui semblait sortir du ventre de la terre
nos amis les passereaux
les cigognes les joncs
les geais et les arborescences
n’avaient rien à cacher
tout était dans la manière
d’attendre le printemps